Les multi-effets
Reverb, Delay, Modulations, et les autres…
A moins de vouloir jouer les minimalistes, peut-on raisonnablement imaginer aujourd'hui travailler avec des synthés sans utiliser d'effets numériques ? Qui, de nos jours, ose encore réaliser une maquette sans employer ne serait-ce qu'une réverb ? A une époque pas si lointaine que cela, les processeurs d'effets numériques restaient réservés, par leur prix, aux studios d'enregistrements professionnels et à quelques musiciens fortunés. Ils se sont heureusement considérablement démocratisés depuis ces temps élitistes au point de devenir des objets presque ordinaires à la portée de toutes les bourses.
Effets intégrés ou non ?
Les nouvelles générations de synthétiseurs (clavier ou expandeur) propose des effets intégrés. Il est important d'en distinguer plusieurs catégories. Les traitements participant directement à la texture et à la nature du son, tels que chorus, flanger, filtres et modulations en général, et les effets de spatialisation comme les réverbs, échos et delay rythmiques. Les premiers peuvent être programmés à l'intérieur même du son car ils contribuent directement à la construction sonore. En revanche, il paraît dangereux de présumer d'un niveau ou d'une longueur de réverbération sur un son avant de l'entendre dans le mix auquel il est destiné. De plus, la qualité des effets dont vous allez disposer dans un studio Pro ne souffre aucune comparaison avec les multi-effets intégrés, même au meilleur des synthés ! Bien sûr, cette règle comporte quelques exceptions et si vos prétentions étant plus modestes, vous devez mixer chez vous à l'aide d'une MidiVerb4 (ou SE-70 ou MPX100, etc.) pour tout trafic, vous serez probablement heureux de disposer des autres effets de votre Wavestation, JD-800 ou SY99, etc.
En home-studio, on est jamais loin de ses machines. Si malgré tout vous disposez de suffisamment d'espace et que vos appareils sont disposés de tel manière qu'ils sont distants de plusieurs mètres, privilégiez les effets équipés de connexions symétriques (XLR ou jack TRS). Des liaisons symétriques autorisent l'usage de grande longueurs de câbles sans préjudice sur la qualité du signal; ce qui n'est pas le cas des câbles asymétriques en jack TS (appelé “jack mono”) ou RCA (Cinch).
Ce qu'il faut savoir...
Ce qu'il faut savoir...
Démocratisation
Les réverb et délais
Aujourd'hui, les réverbs artificielles ont atteint un degré de qualité sans précédent, et à moins de disposer de beaucoup de place ou d'avoir un tempérament de collectionneur, les réverbs à plaques, à ressort ou les chambres de réverbération naturelle avec télécommande des micros et des haut-parleurs ne font plus vraiment recette. Destinées à donner du volume à un enregistrement trop sec ou mat, en retardant une partie du signal, elles peuvent être utilisées comme les correcteurs, soit comme une source précise, soit sur un ensemble (sub mix), soit encore en sortie, pour simuler un acoustique naturelle ou la largeur d'un espace. Le délai est un retard extrêmement court, de l'ordre de quelques millisecondes.
Les effets numériques, tels que nous les connaissons aujourd'hui, ont pu voir le jour grâce aux formidables progrès technologiques de ces dernières années. On observe exactement le même phénomène qu'en informatique; les machines sont de plus en plus performantes et de moins en moins chères. Cette similitude n'est guère étonnante quand on sait que les multi-effets sont basés sur le même principe que les micro-ordinateurs: le traitement numérique de l'information. En fait les processeurs d'effets numériques peuvent être considérés comme des micro-ordinateurs spécialisés dans le traitement de l'audio en temps réel. Aujourd'hui les effets sont pratiquement tous multi-effets. Il est fréquent que certains chaînages d'effets aient pour conséquence de réduire la richesse de chaque effet. Il n'y a généralement qu'un seul DSP par canal, et pour multiplier les effets il faut donc réduire la complexité — les calculs — de chaque effet. Méditez cette théorie qui veut que plus l'effet est subtil et discret, meilleur est le résultat. Outre les effets en série, nous trouvons des effets en parallèle, et permettent d'agir comme deux effets séparés (un par canal).
Critères
Les modulations
Les harmoniseurs qui transposent la hauteur d'un instruments ou une voix, les phasings qui agissent sur la rotation de phase, les flangers, les extenseurs de relief se rangent dans cette catégorie. A l'exception des derniers, ils s'utilisent généralement sur une seule source et rarement en sortie de mixage.
Choisir un effet n'est pas une chose facile aujourd'hui, le nombre d'appareils présents sur le marché étant particulièrement grand. En dehors de l'aspect financier, qui joue un rôle non négligeable, il convient d'examiner un certain nombre de points avant de se précipiter sur la dernière machine à la mode. Tout d'abord, voyons les performances techniques. Tous les processeurs actuels échantillonnent le signal sur 16 bits au moins (certains constructeurs n'hésitent pas à augmenter cette résolution à 18, 20, 22, voire 24 bits).
C'est une résolution amplement suffisante pour obtenir une bonne dynamique, mais elle reste souvent sous-exploitée : sachez, en effet que si vous travaillez avec un niveau d'entrée trop faible, vous n'utiliserez pas toute l'échelle des valeurs couvertes par les 16 bits. Apprenez donc à optimiser votre gain d'entrée pour en profiter…
Saturations
Ce qui est étonnant, c'est que parfois un son pur, n'est pas beau, enfin disons qu'ii n'est pas satisfaisant sur un plan auditif. On essaye donc de le salir. Ce que les lampes faisaient très bien. Actuellement on reproduit artificiellement soit une saturation de type lampes comme l'overdrive, soit un son une beaucoup plus agressif appelé Distortion, Fuzz…
La fréquence d'échantillonnage a également son importance puisque c'est elle qui détermine (d'après le théorème de Shannon), la bande passante qui pourra être traitée. Cependant, à la différence des enregistreurs qui doivent être aussi fidèles que possible, il n'est pas indispensable d'avoir une bande passante étendue jusqu'à 20 kHz, surtout pour des réverbs ; le rôle d'un effet est avant tout de modifier le signal original. Certaines machines, par exemple la Lexicon LXP-15, se contentent d'aller jusqu'à 15 kHz. D'ailleurs, qui parmi vous est encore capable d'entendre des fréquences plus élevées ? En fait, les véritables performances audio (sur le plan technique) sont essentiellement dues à la qualité des convertisseurs utilisés, notamment en sortie c'est souvent là que se situe la différence, comme entre les platines laser vendues à 76 euros en supermarché et des modèles haut de gammes pouvant être 10 fois plus cher (et oui, c'est en euros et il faudra bien vous y mettre…). II vaut mieux donc s'intéresser au rapport signal/bruit qui va jouer un rôle déterminant sur le souffle.
Un brin de théorie
Les compresseurs limiteurs
Ils ont pour mission de limiter un signal, ce qui permet de protéger le signal contre les crêtes (limiteur), avec souvent un effet de renforcement de puissance sonore (généré par la compression). L'exagération de cette effet provoque sur la source sonore une sensation de « pompage » qui a engendré toute une panoplie d'effets sonores.
Techniquement, tous les effets numériques fonctionnent de la manière suivante. Le signal audio (analogique) qui entre est tout d'abord numérisé (comme sur un échantillonneur) grâce à des convertisseurs A/N avant d'être stocke en RAM (mémoire vive). Le cœur de la machine est un processeur spécialisé dans le traitement de signaux numériques, un DSP (Digital Signal Processor); c'est lui qui va véritablement créer des effets en modifiant le signal d'entrée. Il est fréquent que certains chaînages d'effets aient pour conséquence de réduire la richesse de chaque effet. Il n'y a généralement qu'un seul DSP par canal, et pour multiplier les effets il faut donc réduire la complexité — les calculs — de chaque effet.
Le Dé-esseur
C'est un processeur de sibilance qui est principalement utilisé sur la voix pour en supprimer les sifflantes ; le fameux son «Sss» ou «Chh». C'est en fait un compresseur-limiteur sur lequel on peut sélectionner la fréquence. Il agit dans une bande de fréquence au dessus de 3 kHz. La fréquence est analysée, passée dans un processeur pour identifier les sibilantes dans le signal, en inverser la phase et le mélanger au signal original (effet d'annulation). Le système est automatique ou presque.
Pour cela, il travaille sur les données en RAM en suivant des instructions correspondant à l'effet sélectionné. Ces instructions sont le plus souvent stockées en ROM (mémoire morte) par le constructeur et constituent de véritables programmes établis suivant des algorithmes bien particuliers. Il s'agit en fait d'un ensemble d'opérations arithmétiques très simples, combinées à des instructions conditionnelles. Le DSP se contente donc de faire des calculs sur des nombres, mais à une vitesse telle que le résultat est immédiat (du moins pour l'oreille), ce qui n'est pas réalisable avec des processeurs classiques non spécialisés. C'est la raison pour laquelle on parle de traitement en temps réel; il ne serait pas concevable pour un musicien ou un ingénieur du son de devoir attendre, ne serait-ce que quelques secondes, le résultat d'un calcul pour entendre un effet sur un instrument ou une voix… Une fois les données traitées, elles sont envoyées vers un convertisseur N/A pour sortir sous la forme d'un signal analogique.
Comment ça marche ?
Comment ça marche ?
Programmation
Autour de ce principe de base invariable, viennent se greffer quelques fonctionnalités supplémentaires, différentes selon les machines. La plupart des multi-effets offrent, outre le choix de l'algorithme déterminant l'effet produit
(réverb de type hall, multi-tap delay, chorus, pitch, etc.) certains paramètres: durée de réverbération, nombre de répétitions d'un délai, profondeur d'un chorus, etc. Le plus souvent, ces paramètres peuvent être mémorisés sous forme de programmes dans la mémoire de l'appareil pour être rappelés à tout moment (tout comme sur les synthés programmables). Les machines les plus conviviales permettent en plus d'attribuer un nom explicite au programme alors que les plus élémentaires se contentent d'un simple numéro.
Certains processeurs sont munis d'un port (slot) pour carte mémoire (format carte de crédit) RAM, PCMCIA, etc. Celle-ci permet d'augmenter le nombre de programmes disponibles et de stocker des programmes que l'on a personnalisés (attention, les cartes ROM ne permettent pas l'écriture, donc la sauvegarde !!! Elles offrent des programmes prêt à l'emploi qui ne sont pas modifiables). Pas d'attente de chargement, la disponibilité des programmes est immédiate dès que l'on a enfiché la carte ! Aussi, il est très facile de les charger dans un autre processeur (même marque et même modèle !). Ce qui a pour énorme avantage de ne pas déménager son parc matériel entre la maison et le studio, par exemple (si un appareil identique existe dans les deux lieux, bien sûr…).
Certains appareils sont munis d'une interface MIDI qui leur permet d'être connecté avec d'autres machines. On peut ainsi changer très facilement de programme à distance avec les "Program Change" ou encore effectuer des transferts de mémoire (dumps) à l'aide du message "System Exclusive", ce qui permet d'archiver un nombre quasi illimité de programmes personnalisés sur un support adéquat (par exemple une disquette) et de les renvoyer dans la mémoire de la machine au bon moment (tout ceci à l'aide d'un petit programme utilitaire installé sur un ordinateur).
Certains fabricants ont choisi de mettre un lecteur de disquettes 3"1/2 sur leurs machines pour permettre de stocker les programmes utilisateur (dans un fichier au format propriétaire ou SysEx, avec formatage MS-DOS© ou spécifique), et aussi permettre la mise à jour du logiciel système et améliorer les performances et/ou fonctionnalités de l'appareil par l'exécution d'un programme "update" (mise à jour logicielle).
Mieux encore, il est parfois possible d'utiliser des contrôleurs MIDI (pédales, molettes, pression, etc.) pour modifier certains paramètres en temps réel. Cette option fantastique, qui autorise un jeu très expressif, reste malheureusement trop souvent sous-utilisée par la plupart des musiciens qui ne prennent pas le temps de lire attentivement leurs modes d'emploi et de faire des essais. Dommage.
Puissance
La puissance d'un processeur numérique se mesure entre autres à la résolution utilisée pour les calculs internes. Certaines machines utilisent des DSP qui travaillent en interne sur 32 bits alors que d'autres se contentent de 16 bits. Autant que possible essayez de trouver des indications à ce sujet dans le mode d'emploi. Mais les constructeurs restent parfois très discrets… Toutes ces considérations techniques ne doivent pas faire oublier l'essentiel, à savoir la qualité des effets. Cette fois, c'est une histoire de programmation-système; tous les effets étant obtenus par calculs, ce sont les algorithmes mis au point par les ingénieurs du constructeur qui vont faire la différence. Un même DSP peut se comporter de manière très variées selon la façon dont il est programmé. C'est la raison pour laquelle un algorithme de réverb Room sonne différemment suivant les machines. Et là, comme il s'agit d'une affaire de goût, il n'y a plus qu'un seul critère de choix : vos oreilles !!!
Mémoire
Il faut absolument faire la différence entre le nombre d'algorithmes et le nombre de programmes disponibles sur un processeur. Les algorithmes correspondent aux effets véritablement différents que la machine peut produire tandis que le nombre de programmes ne mesure que le nombre d'emplacements de stockage dans la mémoire. Ces emplacements pourront être de type "preset" ou "factory" (programmes du constructeur non-modifiables en ROM) et "user" ou "internal" (programmes dont le paramétrage est modifiable et enregistrable en RAM par l'utilisateur) . On peut très bien avoir avoir une centaine de programmes basés sur le même algorithme et qui ne sont différent les uns des autres que par la valeur de quelques paramètres. Si vous voulez une machine capable de générer beaucoup d'effets différents, regardez plutôt le nombre d'algorithmes.
Maintenant, la mémoire des effets programmables offrent la possibilité de personnaliser des réglages et de les mémoriser. Le nombre de programmes utilisateurs et de paramètres disponibles varie énormément suivant les machines; sur la série DPS de Sony, par exemple, on peut accéder à plusieurs centaines de paramètres selon les programmes. D'autres machines, comme la Microverb III d'Alesis ou le DSP 16 de Digitech, n'offrent en revanche que des programmes préétablis en usine (des presets).
On retrouve la même situation qu'avec les synthés, entre un Korg TRITON et un Sound Canvas Roland. Là encore, c'est une affaire de goût et une question d'utilisation : on peut parfaitement se contenter d'une bonne machine à presets pour travailler rapidement à la maison, quand on ne se sent pas l'âme d'un bidouilleur capable de passer des heures à peaufiner méticuleusement un effet.
Sur les appareils MIDI, le nombre de programmes utilisateur n'est pas capital puisque l'on peut très simplement "dumper" la mémoire. Par contre, ce critère se révèle très important pour les effets non programmable.
Stéréo
Bien que la totalité des machines actuelles produisent des effets stéréo, toutes ne sont pas réellement stéréo. En fait, beaucoup de processeurs mélangent les entrées gauche et droite pour donner un signal mono qui, après le traitement interne, ressortira en stéréo artificielle. Les véritables machines stéréo possèdent des algorithmes qui permettent de traiter différemment les entrées gauche et droite sans les mélanger. On peut ainsi obtenir, par exemple, un chorus sur l'entrée gauche et une réverb sur l'entrée droite, effets qui sont ensuite mélangés sur les sorties stéréo. Les appareils de ce type offrent des avantages non négligeables, surtout quand ils sont utilises avec des tables de mixage. Petit exemple d'astuce: la plupart des mixers possèdent des départs effets mono et des retours stéréo. Si vous utilisez un effet stéréo comme deux effets indépendants (genre SE-50/SE-70 Boss, MPX100 Lexicon, etc.), vous pouvez connecter chacun des deux départs mono à une entrée et ne monopoliser ainsi qu'un seul retour stéréo. Le second est alors libre pour recevoir un clavier supplémentaire ou un retour magnéto ou toute autre source stéréo.
Cumul
Depuis quelques années, les processeurs ne se contentent plus de produire plusieurs effets distincts, mais sont également capables d'en cumuler certains. Il n'est pas rare de trouver des appareils cumulant jusqu'à six effets simultanés, voir plus. Ce genre d'algorithmes est avant tout destiné aux musiciens n'utilisant qu'un instrument à la fois, plus particulièrement les guitaristes qui aiment bien avoir en série un compresseur, une saturation, un égaliseur, un noise gate, un chorus, un delai et une réverb. Dans ce cas, le nombre d'effets cumulables est un critère à prendre en compte. Par contre, en utilisation studio (ou home studio) avec plusieurs instruments envoyés sur une console de mixage, il est préférable d'utiliser des effets séparés pour les doser individuellement sur chaque tranche à l'aide des départs d'effets. Un mélange d'effets parfaitement adapte à un son de piano électrique peut se révéler catastrophique s'il traite simultanément une partie rythmique…
Il ne faut pas pour autant rejeter avec dédain les multi-effets destinés aux guitaristes, même si, en général, il ne comporte qu'une entrée mono. Certains effets, comme les saturations ou les simulateurs de haut-parleurs, peuvent être utilisés très intelligemment pour donner un peu de chaleur à nos chers claviers; écoutez donc Jan Hammer avec son fameux son de guitare saturée…
Connectique
De nos jours, il n'est pas rare de voir les multi-effets équipés de prises en tous genres. Y prêter un minimum d'attention vous permettra de mieux utiliser la machine.
Nous retrouvons donc les entrées et sorties analogiques. Pour les machines destinées au home-studio, nous avons les classiques jack 1/4 pour liaison asymétrique, voire symétrique (symétrie électronique). Pour les processeurs haut de gamme ou de studio, nous aurons une liaison de type symétrique (symétrie électronique ou sur transformateur) avec des connecteurs XLR, parfois des combos XLR-Jack 1/4 stéréo.
Pour l'exploitation MIDI, des prises DIN 5 broches ornent l'arrière de l'appareil. Au minimum, nous aurons deux prises, une IN et une OUT (pour le "dump"). Parfois, la prise OUT peut être configurée en prise THRU dans le menu système du processeur (pour la retransmission de données MIDI arrivées par la MIDI-IN). Mais le mieux est d'avoir directement le trio MIDI: IN, OUT, THRU.
Avec la démocratisation des appareils numériques, nous voyons apparaître des connecteurs de type TOS-LINK (optique) ou CINCH (électrique) pour la norme numérique grand public (S/PDIF) ou XLR pour le format digital professionnel (AES/EBU). L'avantage du tout numérique réside dans l'absence de multiples conversions A/N et N/A qui apportent une baisse de qualité des signaux audio. Toutefois, cela implique que tout votre équipement soit numérique : console, patches, enregistreur, etc.
Panorama des multi-effets actuels…
Panorama des multi-effets actuels…
Et non, je ne vais pas vous faire un beau tableau avec en colonnes les principales caractéristiques et en lignes les processeurs d'aujourd'hui, ce tableau serait vite obsolète ! L'évolution dans ce secteur est aussi rapide que dans celui de la micro-informatique… Et puis, il n'y a pas de vieilles machines qui suscitent un regain d'intérêt comme les vieux synthés analogiques. Quoique, certains effets ou multi-effets ont marqué par leur inovation ou leur très bon rapport qualité-prix.
Mais ATTENTION ! Si ces machines offrent un grain particulier, leurs petites sœurs sont souvent beaucoup plus performantes et plus simples d'utilisation à prix égal, à moins que le vendeur ne s'en sépare pour une poignée de centaines d'euros.
Quelques réglages basiques
Quelques réglages basiques
Les divers réglages qui sont indiqués ici ne tiennent pas compte des spécificités de chaque appareil, mais donnent les niveaux globaux des principaux paramètres. Bien entendu d'autres appellations existent, mais celles qui sont données se trouvent sur presques toutes nos machines.
Les Réverbs
Il semble logique de commencer avec l'effet que vous allez utiliser le plus: la réverb. Sachez les reconnaître. La plus longue, est la réverb de type Stadium (stade), puis dans l'ordre décroissant: Hall (de hall de gare à salle de concert), Stage (scène), Room (de la pièce d'un château à la salle de bains), Plate (imite les réverbération à plaques), Vocal (un dérivé de la la réverb à plaques, surtout utilisée pour les voix).
Reverb Time longeur de réverb |
Early Reflection délai initial |
EQ égalisation |
Feedback réinjection |
Il n'y a pas de limite supérieure (si, les capacités de la machine). C'est très grand un stade ! Essayez 10, voire 20 secondes. |
Réglez les premières réflexions aux alentours de 50 à 60 ms, vous pouvez même aller jusqu'à 150 ms. |
L'égalisation doit être assez précise, car vous devez couper assez haut pour éviter l'effet cathédrale et assez bas pour empêcher un "rumble" insupportable. |
A moins de vouloir tout noyer, il vaut mieux être parcimonieux. |
Reverb Time longeur de réverb |
Early Reflection délai initial |
EQ égalisation |
Feedback réinjection |
Disons que l'on descend dans une tranche inférieure à 10 secondes, sans être en dessous d'environ 3 secondes. |
Essayez une valeur comprise entre 30 et 40 ms. |
Coupez les extrêmes du spectre sous peine d'obtenir une infâme bouillie. |
A moins de vouloir tout noyer, il vaut mieux être parcimonieux. |
Reverb Time longeur de réverb |
Early Reflection délai initial |
EQ égalisation |
Feedback réinjection |
Elle est située dans une tranche de 3 à 4 secondes. |
Essayez une valeur comprise entre 30 et 40 ms. |
Laissez passer plus d'aigus, pour avoir un rendu plus naturel des instruments et des voix. |
A moins de vouloir tout noyer, il vaut mieux être parcimonieux. |
Reverb Time longeur de réverb |
Early Reflection délai initial |
EQ égalisation |
Feedback réinjection |
Réglez entre 1 à 3 secondes. |
Essayez une valeur comprise entre 5 et 25 ms. |
Surveillez les aigus afin qu'ils n'amplifient pas démesurément les cymbales et la charley. |
Vous pouvez forcer un peu. |
Reverb Time longeur de réverb |
Early Reflection délai initial |
EQ égalisation |
Feedback réinjection |
Réglez entre 1 à 3 secondes. |
Essayez une valeur comprise entre 5 et 25 ms. |
Vous pouvez élargir le spectre sonore, attention tout de même aux aigus trop puissants qui poussent les sifflantes pour les voix et les cymbales pour les batteries. |
Vous pouvez forcer un peu. |
Reverb Time longeur de réverb |
Early Reflection délai initial |
EQ égalisation |
Feedback réinjection |
Descendez au-dessous des 2 secondes. |
Essayez une valeur comprise entre 5 et 25 ms. |
Coupez au-dessus de 12 kHz et supprimez les graves en dessous de 100 Hz, voire 200 Hz pour éviter un effet "piscine". |
Pour paraître le plus naturel possible, n'envoyer pas trop de réinjection. |
Les Délais
Vous pouvez tout essayer. Mais le mieux, c'est lorsque l'écho est dans le rythme.
Tempo en BPM battements par minute |
120 | 125 | 130 | 135 | 140 | 145 | 150 | 155 | 160 | 165 | 170 | ... |
Delay time à la noire |
500 | 480 | 461 | 444 | 428 | 413 | 400 | 387 | 375 | 363 | 352 | ... |
Je suis sympa avec vous : cliquez sur le bouton ci-dessous pour avoir accès au calculateur de Delay suivant le tempo de votre musique !
Les Modulations
Les modulations sont la deuxième catégorie des effets que vous aller user (sans abuser).
Speed vitesse de modulation |
Depth ou Width profondeur de l'effet |
Delay délai avant effet |
En dessous de 1 Hz. |
Au delà de 50% ajouter un peu de "Pitch" lorsque l'effet le permet. |
Mettez de zéro et essayez d'augmentez en fonction de l'instrument, du tempo, de l'atmosphère… |
Speed vitesse de modulation |
Depth ou Width profondeur de l'effet |
Delay délai avant effet |
En dessous de 1 Hz. |
Au delà de 50% ajouter un du "Feedback" sans "Pitch" lorsque l'effet le permet. |
Mettez de zéro et essayez d'augmentez en fonction de l'instrument, du tempo, de la composition… |
Speed vitesse de modulation |
Depth ou Width profondeur de l'effet |
Delay délai avant effet |
Vous pouvez tout essayer. |
En dessous de 50% (vous devez, par contre, jouer sur le "Feedback" pour obtenir un meilleur effet. |
Mettez de zéro et essayez d'augmentez en fonction de l'instrument, du tempo, de l'atmosphè,re… |
Speed vitesse de modulation |
Depth ou Width profondeur de l'effet |
Delay délai avant effet |
Au delà de 2 Hz. |
Entre 50 et 100%. |
Pas de délai ! |
La compression
Pour un mix général, ne dépassez pas un taux de 2:1. En radio on atteint 4:1, et n'oubliez pas que, au delà de 10:1 on limite. Recherchez un seuil sans saturation, une attaque pas trop molle et un temps de relâchement qui évite l'effet de "pompage".
Conclusion
Dans la recherche d'un effet ou multi-effets, il faut chercher d'autres sources d'informations que les plaquettes publicitaires (avez-vous remarqué ? elle annoncent - presque toujours - que la machine présentée est le fruit d'ultimes recherches, elle ne pourra être dépassé, on ne fera pas mieux en la matière…). Encore une fois il faudra compléter ces informations minimalistes en consultant, si possible, les modes d'emploi des machines, recherchez les bancs d'essais parus dans les magazines ou cherchez d'autres sources d'informations (toujours indépendantes) sur internet. Mais le mieux, c'est de les essayer pour les écouter.
Dernier conseil, une fois l'objet de vos rêves entre vos mains, lisez attentivement le mode d'emploi. Prenez le temps de vous familiariser avec toutes ses fonctions. Et n'hésitez pas à faire des essais en tous genres (même ceux qui ne sont pas inscrits dans le manuel, des fois on découvre des choses intéressantes). Un multi-effet est un outil de création (je préfère outil de "coloration" !) et c'est en le connaissant à fond que vous pourrez en tirer le meilleur parti. Et puis, pensez Musique et création Artistique, après avoir absorbé cet inévitable côté Technique.
Les textes de cette page sont une compilation d'articles parus dans la presse spécialisée ou sur Internet sous la plume ou la souris de Guillaume BOUCHATEAU, Alain CHAMPAGNE, Gisèle CLARK, Eric COLLAINE, Christof DÉJEAN, Maxime et Florian LOUINEAU, Félix MARCIANO, Gilbert TYCLÉ; des sites Digitech, Lexicon, Rocktron, Sony, TC.electronic, Yamaha. Si j'ai oublié une personne, qu'elle se manifeste et je l'ajouterai ici.
Voir la page sur les processeurs de dynamique (compresseurs, limiteurs, etc.).
Voir la page sur les préamplis (boîte de direct, DI, voice box, etc.).
Vous trouverez les liens pour visiter les sites web des grands constructeurs en les cherchant sur le web…
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